Laboratoire Paris XVIII

Penser l’événement au ras-du-sol

Le Paris des pas perdus

Le Laboratoire Paris XVIII entend reconstituer la mobilité de l’information et les usages spatiaux de l’événement dans le Paris des Lumières. La population, les conflits, le langage, les échanges et le commerce qui se réunissent dans un quartier, un voisinage, un carrefour ou une rue annoncent chez les acteurs des pratiques sociales et des engagements publics qu’on ne saisit pas nécessairement à la seule lecture des archives. En pensant l’espace comme lien social, le Laboratoire Paris XVIII permet d’interroger l’archive par la carte.

Un premier corpus

Dès 1753 un apprenti libraire, le jeune Siméon Prosper Hardy, commença la rédaction d’un journal d’événements qu’il tint jusqu’en octobre 1789, couvrant ainsi la fin du règne de Louis XV et presque tout le règne de Louis XVI. Hardy écrivit ses Loisirs, ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance, sur les registres à l’origine destinés aux comptes courants de sa librairie, la Colonne d’Or. Hardy prit rapidement conscience de la valeur de son oeuvre pour la postérité et construisit son journal dans cette perspective, en citant constamment ses sources et en rapportant, en tant que témoin, les différents événements de Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : un Paris en pleine ébullition, saisi véritablement au jour le jour entre 1764 et 1789. Le témoignage de cet homme du livre apparaît comme l’un des ensembles documentaires les plus considérables pour comprendre la société urbaine dans ses représentations et ses pratiques.

Le Laboratoire Paris XVIII a vocation à réunir un ensemble documentaire foisonnant, croisant les journaux d’événements avec les archives judiciaires, la correspondance, les gazettes du temps et même l’iconographie. Puisque ce projet constitue, justement, un “laboratoire”, c’est avec le manuscrit exceptionnel de Siméon Prosper Hardy que nous entendons explorer Paris au ras-du-sol et vérifier si notre enquête peut agréger plusieurs acteurs, plusieurs espaces, plusieurs temps et, au final, plusieurs corpus.

Paris à plat

S’appuyant sur la version entièrement vectorisée par le projet ALPAGE des planches réalisées par Edme Verniquet entre 1785 et 1791, notre site permet de relier les archives intégrées dans notre base de données à différentes représentations de la capitale, depuis des plans plus anciens jusqu’à l’environnement moderne de Google Maps.